MASSACRE DU 25 août 1944

Situé à 40 km au sud de Tours, proche de la ligne de démarcation, Maillé est un village rural, à proximité de la limite entre les départements de la Vienne et de l’Indre et Loire. Très proche est installé un camp de l’intendance militaire allemande gardé par 300 soldats. Plus de 50 personnes réfugiées s’y installent pour être en sécurité, dès fin 1943.
La Résistance est importante, avec notamment à sa tête l’Abbé Henri PEAN, qui sera arrêté le 13 février 1944 et décèdera sous la torture.

Les actions de résistance se multiplient. Le 24 août 1944, une fusillade a lieu entre les maquisards et les Allemands. La nuit qui suit est particulièrement tendue.
Le 25 août à 8 h 80 soldats Waffen SS prennent position dans les bois à proximité du village et abattent un premier habitant. Puis les avions alliés survolent la commune et mitraillent un convoi allemand. En représailles, quelques dizaines de minutes plus tard le groupe de Waffen SS entre dans le bourg et le massacre commence.

Le village est incendié. Débusqués dans une cave, 7 cheminots sont emmenés au cœur du bourg où ils sont fusillés. Deux autres fermes seront incendiées, les habitants massacrés, parmi lesquels plusieurs familles de réfugiés.

À 14 h la fusillade s’étant calmée, quelques personnes tentent de sortir de leur cachette, mais une dernière pièce d’artillerie qui avait, au petit matin, échappé à l’aviation alliée, recommence à tirer sur le village. 80 obus s’abattent sur Maillé. Après des négociations avec le Maire, quelques habitants peuvent sortir, mais c’est seulement le 26 août que les secours peuvent enfin accéder au village martyr.

Le massacre du 25 août 1944 aura causé la mort de 124 innocents.
Dès 1945, l’État lance la reconstruction des fermes et de l’école, afin de permettre à la vie de redémarrer. Une plaque commémorative a été posée.

Un couple d’Américains M. et Mme HALE deviendront les parrains et bienfaiteurs du village jusqu’à leur décès en 1958.

 

Documents et photos aimablement prêtés par la MAISON DU SOUVENIR de Maillé

 

DE SANTA BARBARA à Maillé

LES HALLE – 1886–1958

Installé à SANTA BARBARA en CALIFORNIE, ce couple d’Américains se charge, début 1939, à la demande du gouvernement français, de l’évacuation des populations alsaciennes habitant près de la frontière allemande. Mme Kathleen HALE séjournait déjà régulièrement en France sur la Côte d’Azur et à Monaco.

À Paris, en 1944, ils sont contactés par le Maire de Sainte-Maure-de-Touraine, après les exactions épouvantables commises en France par les Allemands. Celui-ci les présente à des amis américains francophiles, très généreux.

Sans tarder, le couple décide d’adopter le village de Maillé. Les besoins sont immenses ; seules quelques maisons ont été épargnées par l’incendie du village.

Le couple HALE devant une carte d’Indre-et-Loire, 1946, coll. Privée – Maison du Souvenir de MAILLé

Ils feront tout, avec l’aide de leur secrétaire Mme Maty MANTELL à New York pour faire parvenir les dons au village. Puis, grâce à son expérience des médias, Kathleen HALE fait connaître l’histoire du village martyr, invite la presse américaine et française. En octobre 1946, le magazine LIFE réalise un reportage de quatre pages sur la première cérémonie de dons. Le couple organise un voyage à Paris pour les enfants de Maillé en 1949.

Les enfants de Maillé lors du voyage à Paris offert par les époux HALE, au premier étage de la Tour Eiffel, le 19 octobre 1949. Coll. Privée – Maison du Souvenir de Maillé.

Les époux HALE sont également des proches du Prince RAINIER III de Monaco et de la Princesse Grâce. Ils participent aux œuvres de bienfaisance de la Principauté. Le Prince RAINIER II a d’ailleurs été invité dans leur propriété de SANTA BARBARA. Ils accueilleront la future Princesse à son arrivée à Monte-Carlo, avant les cérémonies du mariage en 1956.

Kathleen et Girard Hale sont faits Officiers de la Légion d’Honneur en 1954 – 1955, à Monaco.

Ils décèdent à quatre semaines d’intervalle à New York au mois de novembre 1958.
Ils sont citoyens d’honneur du village de Maillé, et le square du village martyr porte leur nom.

Mme Kathleen HALE recevant la Légion d’Honneur en 1956 à Monaco. Archives départementales d’Indre-et-Loire, Fonds Ricottier 109 J.

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